Je ne suis pas porté sur les addictions, mais après 5 ans de pratique de JuJutsu KoKoDo je suis devenu un vrai accro. A la lecture de ces quelques mots vous serez convaincu, j’en suis sûr, d’avoir à faire à un mordu. Toutefois s’il est facile de reconnaître des personnes passionnées il est en revanche plus compliqué de comprendre ce qui les poussent à sacrifier du temps et parfois de l’argent à des activités qui peuvent parfois sembler bien étranges vus de l’extérieur. C’est pourtant à cette gageure que j’aimerais me livrer dans ce billet. « Contentons-nous de faire réfléchir. N’essayons pas de convaincre » disait le peintre George Braque, mais quitte à décevoir ce vieux George c’est bien dans le but de vous voir nombreux nous rejoindre sur les tatamis que je prends la plume. N’oublions jamais que derrière tout passionné ce cache un prosélyte !
Commençons par le commencement. Pourquoi ai-je choisi le JuJutsu KoKoDo ou pour être plus exact pourquoi le JuJutsu KoKoDo m’a choisi. Ma connaissance des arts martiaux se limitait à l’époque aux films de Bruce Lee, mais c’est pourtant muni de ce faible bagage culturel que je décidais l’année de mes 40 ans de commencer la pratique d’un art martial, après m'être donné les années précédentes toute sorte de fausses bonnes raisons pour ne pas le faire. Mais « 40 ans » avaient sonnés et il n’était plus temps de tergiverser alors que le corps tenait à peu près le coup. J’avais entendu parler du JuJutsu Brésilien et du Krav maga, pourtant après le visionnage de quelques vidéos je me suis demandé s’il était raisonnable pour un sportif du Dimanche, comme moi, de commencer à mon âge ces activités qui réclamaient une certaine condition physique voire une condition physique certaine. J’avais à cœur de pratiquer un art martial mais j’avais surtout à « corps » de ne pas me faire mal. Puis le hasard faisant bien les choses j’ai suivi une journée d’initiation au JuJutsu KoKoDo à Bagnolet à deux pas de chez moi. Ce jour-là, je rencontrais pour la première fois mon futur Sensei et ce fut un vrai coup de foudre…pour le JuJutsu KoKoDo. Ce qui m’a séduit d’emblée c’était de ressentir un maximum d’efficacité pour un minimum de force. Par un jeu subtil et technique de déséquilibre, de clé et d’utilisation optimale du corps on pouvait contrer efficacement un adversaire plus puissant que soit. Avec mon corps taillé comme une arbalète j’étais à présent convaincu que cet art martial était fait pour moi.
Cette capacité d’annihiler sans effort la force de l’adversaire avait à mes yeux quelque chose de magique qui m’étonne encore. Passé ce premier émerveillement je compris que la maîtrise technique allait nécessiter engagement et ténacité, mais cela valait la peine. Car comme l’explique souvent notre Sensei Eric Anfrui, il n’y a rien de magique. L’absence de force physique dans la pratique du JuJutsu KoKoDo ne peut être compensée que par un haut niveau technique dans l’exécution. Même si cela peut aider, nul besoin d’avoir un corps d’athlète ! Durant ces 5 ans j’ai rencontré sur les tatamis des pratiquants et pratiquantes d’âge et de morphologie si différents que je suis convaincu que le JuJutsu KoKoDo est fait pour tout le monde de 7 à 77ans. Une seule condition : s’exercer régulièrement et sans découragement pour tendre patiemment vers cette maîtrise technique qui fait le charme de cet art martial et la longévité de ces pratiquants. Ce qui n’est pas rien quand on a comme moi commencé sur le tard.
Il serait trop long de vous dire tout ce que le JuJutsu KoKoDo m’a apporté « à l’insu de mon plein gré » comme dirait notre fameux philosophe cycliste Richard Virenque. Je pourrai vous en parler une prochaine fois mais en avant-goût je peux déjà vous dire que pour quelqu’un qui n’avait pratiquement jamais voyagé,
- je suis parti deux fois au Japon pratiquer au Hombu Dojo de Soke Irie (le Sensei de notre Sensei). Véritable génie des arts martiaux qui mériterait à lui seul un article. A la fois ancien directeur technique de l’Hakkoryu et fondateur du JuJutsu KoKoDo.
- J’ai obtenu sur place une ceinture noire que je n’avais jamais envisagé acquérir au début de ma pratique.
-J’ai rencontré lors de réunion internationale telle que le Taikai du Japon ou en Belgique de nombreux pratiquants étrangers notamment Canadien. Ma frustration de ne pouvoir communiquer comme je le souhaitais m’a décidé de me mettre sérieusement à l’anglais ; au point de partir en séjour linguistique chez l’habitant pour 2015.
- J’ai découvert en 2014 la Nuit des arts martiaux traditionnels (NAMT) où le JuJutsu KoKoDo a été présenté pour la première fois lors d’une démonstration brillante menée par Soke Irie, notre Sensei et le jeune élève Cyril Zarebski tout juste promu ceinture noire ;
- Mais le plus important j’ai fait la connaissance au sein de notre dojo de pratiquants aussi passionnés que moi. « Le pot commun » est une expression fétiche que nous employons souvent entre nous. Quel que soit notre grade nous nous aidons mutuellement à avancer en partageant un point technique que l’un ou l’autre aurait compris. Car si chacun avance à son rythme nous ne progressons qu’ensemble. Cette ambiance de camaraderie me touche énormément ; mais comme vous le savez l’esprit d’un dojo est à l’image de son Sensei. Aussi j’aimerais pour conclure dire un grand merci à mon Sensei qui est devenu cette année l’un des premiers Shihan français en JuJutsu KoKoDo.
Dire que le JuJutsu KoKoDo a changé ma vie pourrait paraître excessif et pourtant… Je peux dire en tout cas qu’il en fait pleinement parti et qu’il l’enrichit régulièrement. A présent venez nous rejoindre sur les tatamis au Himeidojo de l’Alsace de Bagnolet et faites la connaissance de ses sympathiques membres et de notre Sensei.
A bientôt.
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